La révolution #MeToo, genre, droit et politique: Genre, droit et politique.

Ce seraient les violences, notamment sexuelles, que subissent ces dernières qui seraient à l’origine de telles inégalités et non pas la position qu’elles occupent dans le système familial hétérosexuel. [...] Elle décide seule des questions aussi importantes et vitales que le fait de faire naître ou d’avorter, d’abandonner ou de ne pas abandonner l’enfant à la naissance, de lui attribuer ou de ne pas lui attribuer un père. [...] Or, c’est tout le contraire qui arriva avec les pères. Non seulement ils n’avaient pas la charge du maternage mais, en outre, ils devaient être en mesure de procurer des moyens économiques à leur famille. [...] Lorsqu’on a essayé de mettre en cohérence la législation qui pénalisait le viol et les nouvelles règles de la révolution des mœurs (1980), le problème du consentement est revenu sur le devant de la scène. [...] Et ce pouvoir était très important car il impliquait, pour celui qui passait outre, d’être l’objet de lourdes sanctions pénales. On peut donc affirmer que les femmes ont échangé leur rôle de sujets de leur sexualité contre le droit de consentir aux faveurs qu’elles octroyaient aux hommes. Cela explique que les nouvelles infractions pénales ne furent pas conçues comme des atteintes à la liber [...] C’est de cette manière que les réformes du droit de la famille et le droit pénal ont dessiné la nouvelle grammaire des inégalités entre les femmes et les hommes. Les premières seraient des mères toutes-puissantes et les hommes, des travailleurs à temps plein. [...] Au bout du compte, toutes les expressions du sexisme renvoient en fait à une question commune et ultime : la place des femmes comme des objets sexuels. La première de ces échelles va du mot déplacé au viol. [...] Cela signifie que toute violence envers les femmes est sexuelle, le viol étant la quintessence de cette violence. [...] La deuxième concerne les violences sexuelles elles-mêmes et vient transformer la théorie du consentement qui était la pierre angulaire des institutions issues de l’ère précédente. [...] Et aussi d’avoir la conscience tranquille du fait d’attribuer l’origine de leur vie dégradée non à leurs propres décisions mais à un groupe de prédateurs, d’exploiteurs. Ce n’est pas parce qu’elles n’auraient pas osé être libres – comme le sont déjà une partie des femmes qui ne cesse de croître – mais parce que leurs compagnons les auraient enchaînées sciemment et à leur insu. Ce pouvoir s’est