DELAPORTE SARAH KERRICH Pour un socialisme joyeux l’aube

Contre la sinistrose ambiante, nous propo- 1 sons de nous ressourcer dans la tradition de la Contre la sinist(rose) du militant socialiste fête populaire et des manifestations de la joie en politique pour penser les nouvelles formes de la joie militante dans le parti à la rose, et même au-delà. [...] Et si, face à la montée de la tristesse avec la Mais pour porter une politique de la joie, il progression de l’extrême droite et de ses idées faut d’abord changer les pratiques internes, racistes, la meilleure réponse n’était pas celle de nous y reviendrons. [...] joie et la véritable allégresse ? Où sont la paix, Mais l’effusion et la vitalité de la vie politique la liberté, l’équité, l’innocence ? » révolutionnaire ne passent pas que par la fête : Le grand exemple de la fête révolutionnaire la multiplication des clubs et des lieux de est la fête de la Fédération le 14 juillet 1790 qui sociabilité politique, particulièrement dans visait à mettre en scène,. [...] tés oppressées, ce partage et cette unification Cette mesure de rétorsion qui réprime les des revendications par la mise en mouvement temps collectifs et prive les citoyens de la fête, en commun sont le terreau de la lutte, qui passe alors même que la population a besoin de faire par la fête, par les bals qui se multiplient le soir du lien et de se retrouver après les violences même, les libations. [...] [...] L’apparte- ligne également Jean-Jacques Wunenburger : nance à une communauté, la conscience de « les agitateurs de Mai 68 retrouvent la culture constituer une classe et de la faire reconnaître symbolique de la fête, qui était une forme de par toute la société s’expriment sur le registre rupture de l’espace et du temps social, un plus émotif, plus chaleureux de la fête2 ».